Il y a encore deux ans, Facebook et ses dirigeants voguaient sur un petit nuage : aucune préoccupation boursière, un film hollywoodien à succès illustrant la success story de son créateur… Mais les temps changent et aujourd’hui, le site navigue plutôt en eaux troubles : les marchés ne lui accordent pas la confiance espérée et, en parlant de confiance, celle de ses utilisateurs est en berne, nombre d’entre eux reprochant à Facebook son manque de transparence et l’accusant de violer leur vie privée.

C’est donc un géant bien esseulé auquel le monde fait face en cet été 2012. Tant et si bien que certains défaitistes se mettent à imaginer purement et simplement la fin de Facebook.

 

Partant de ce postulat, Philip N. Howard, un professeur de renom en communication et information à l’université de Washington, suggère, pour palier à toute potentielle disparition de Facebook, un remède des plus radicaux : sa nationalisation.

 

Que reproche-t-on à Facebook ?

Sa logique tient sur le fait que Facebook, en quelques années, est devenu « un bien public » et « une ressource sociale importante« . Les Etats ont donc le devoir de veiller à sa pérennité. Et de le faire mieux que Mark Zuckerberg, pour qui Philip N. Howard n’éprouve guère de sympathie – selon l’universitaire, le fondateur du site s’est « très mal comporté« .

 

« Très mal comporté » ? Comprendre : dans la manière dont il a traité ses utilisateurs. Le chercheur canadien évoque une perte de confiance énorme de la part des usagers, sondage à l’appui : selon une étude récente, la moitié des Américains envisageraient la fin de Facebook. Les raisons de la colère ? Les reproches à répétition de violation de vie privée formulés à l’encontre du site. Pour Philip N. Howard, Facebook n’a jamais su répondre de manière convaincante à ces accusations, souvent justifiées.

 

Les hauts et les bas du leader mondial du réseautage social

Côté finances, Facebook n’est pas non plus au beau fixe. Il est vrai que passer du statut de chouchou de la presse financière, de modèle absolu d’entreprenariat, à celui de paria après une introduction en bourse calamiteuse, ça laisse des séquelles. Ajoutez des chiffres d’affaires plus bas que ceux prévus ou bien encore la révélation que moult profils du site sont en réalité des profils fantômes et vous aurez une idée du marasme expérimenté actuellement par le leader des réseaux sociaux.

 

Malgré une gamme conséquente de bémols, il n’en reste pas moins que Facebook, de l’aveu même de Philip N. Howard, demeure irremplaçable, jouissant d’un véritable monopole dans son secteur. L’universitaire propose donc comme solution que les Etats prennent le contrôle de la société, même si la mesure n’est qu’éphémère. Pour lui, seule la nationalisation pourra restaurer la confiance du public.

 

La nationalisation : remède miracle ?

Argument principal avancé par le chercheur en faveur d’une nationalisation du site : mettre au clair une bonne fois pour toutes les zones d’ombres et ambigüités quant à la protection de la vie privée des utilisateurs. De plus, les données accumulées par Facebook pourraient être utilisées pour des recherches d’envergure dans le domaine de la santé publique ou des études

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sociales. A en croire Philip N. Howard, l’Etat ferait-il donc meilleur usage de ces millions de données que Facebook lui-même ?

 

Pour le chercheur canadien, pas d’illusions, simplement des pistes de réflexion, conscient des chances infinitésimales que sa requête a d’aboutir. Mettre en exergue notamment les questions de protection de la vie privée des utilisateurs et obliger le géant du réseautage social à apporter des réponses concrètes à ces interrogations, voilà le plan. Selon Philip N. Howard, Facebook est d’ores-et-déjà passé du statut d’entreprise à celui d’infrastructure politique, et devrait donc être traité comme tel.

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