Au cours des derniers jours, des publications contenant le mot « avortement » ont été masquées sur Instagram.
Une censure qui ne passe pas, alors que la Cour suprême états-unienne vient d’enterrer l’arrêt Roe v. Wade.
Instagram, outil de soutien au mouvement pro-choix
Le 24 juin, le sommet du pouvoir judiciaire aux États-Unis a purement et simplement retirer aux Américaines le droit inaliénable d’avorter. Désormais, c’est à chacun des 50 États du pays qu’il incombe de décider si, oui ou non, une personne enceinte peut recourir à une IVG entre ses frontières.
Devant pareille régression, nombreux·ses sont celles et ceux qui, des deux côtés de l’Atlantique, ont manifesté leur peur, leur incompréhension, leur dégoût. Et pour ce faire, Instagram a constitué une arme de choc – à grand renfort de publications sur le feed ou de Stories éphémères.
Cachez cet avortement que je ne saurais voir
Mais quelques jours après la décision de SCOTUS (l’acronyme pour Supreme Court of the United States), Associated Press donne à voir une version moins glorieuse du rôle joué par le réseau social. Instagram hides some posts that mention abortion, titre la célèbre agence de presse. Traduction : AP rapporte que la plateforme, propriété de Meta, masque certaines publications comportant le mot abortion, soit « avortement » en français.
Les publications en question sont dissimulées sous un filtre titré Contenu sensible. Pour y accéder, l’utilisateur·ice doit confirmer son âge, Instagram arguant que la publication peut contenir « des images violentes ou choquantes ». Double problème :
- les posts incriminés sont strictement informatifs et ne contiennent aucune image violente ou choquante
- le mot abortion n’était pas censuré de la sorte avant la décision de la Cour suprême
Pour Instagram, une simple boulette technique
Interrogé par Associated Press, Instagram a répondu. Pour la plateforme, il s’agit ni plus ni moins… d’un bug. Un bug envoyant un message bien amer, alors que plane sur les données personnelles des femmes effectuant des recherches sur l’avortement, une menace bien réelle.
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