Haine, intimidation, désinformation : quelques semaines avant le printemps, LinkedIn a été rhabillé pour l’hiver par certains médias européens.
Souvent jugée apolitique, la plateforme abrite en effet de plus en plus de propos problématiques.
LinkedIn sous les sunlights, des deux côtés du Rhin
C’est Le Monde qui a ouvert le feu. Le 18 février 2022, le quotidien français titrait Sur LinkedIn, la désinformation en toute tranquillité et dénonçait la transformation de la plateforme comme un lieu d’intox sur « les vaccins contre le Covid-19 ».
Une quinzaine de jours plus tard, un autre journal de référence – l’Allemand Die Zeit, cette fois-ci – embrayait avec un titre encore plus provocateur : Pöbeln, hassen, Karriere machen (traduisible par Intimider, haïr, faire carrière). Une semaine plus tard, Courrier International complétait le podium en annonçant LinkedIn comme le nouveau terrain de jeu des négationnistes et autres haineux. Voilà pour la peu reluisante revue de presse…
L’hebdomadaire synthétise le problème : « depuis le Covid, les opinions politiques y fleurissent ainsi que les discours de haine, malgré les signalements », rapporte-t-il. Et de citer le cas d’une consultante en informatique ayant publié un contenu purement et simplement négationniste sans que les administrateurs de la plateforme ne trouvent à redire.
L’effet domino du Covid-19
Le réseau social se croyait pourtant à l’abri de telles dérives, puisque la publicité politique y est prohibée (ce qui n’est pas le cas sur d’autres plateformes comme Facebook). Mais la pandémie, qui a bouleversé la sphère professionnelle, a, conséquemment, aussi changé LinkedIn.
Et puisque le Digital Service Act (un ensemble de règlements européens visant à moderniser la régulation d’internet) est plus connu pour sa mansuétude que pour sa sévérité, les rageux ont sans doute de quoi se défouler encore quelques temps entre deux lignes de CV.
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